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l’île avaient observé que la marée y monte souvent à vingt-deux pieds. Un autre Indien, curieux de voir l’Europe, fut gardé à bord ; et le même jour Middleton fit route pour l’Angleterre. Quelque soin qu’il eût apporté à ses observations, son voyage ne répondit point aux grandes espérances qu’on en avait conçues. Non-seulement il n’avait pas découvert le passage, mais il n’avait pu se mettre en état d’expliquer les hautes marées qu’il avait observées dans le Wellcome ; et c’était sur ce point qu’on attendait un éclaircissement. Des détroits gelés, des ouvertures inconnues ne pouvaient servir à la décision, et ne faisaient que suspendre la difficulté. Il restait toujours à trouver d’où venaient ces fortes marées, par quelque ouverture qu’elles pussent entrer : et les partisans du passage soutenaient qu’elles ne pouvaient être expliquées sans la supposition d’un océan de l’autre côté. Ainsi, loin d’aider à sortir de ce labyrinthe, Middleton semblait en avoir multiplié les détours. Il fallait une autre expédition pour tirer quelque fruit de la sienne : elle s’est faite, et c’est ce qui reste à rapporter. Comme les Anglais y ont employé tous leurs efforts, et qu’elle peut passer pour le résultat des connaissances rassemblées depuis deux siècles, tout ce qu’on a lu jusqu’ici n’en est proprement que l’introduction.

On supposa comme incontestable, par la raison et l’expérience, qu’il n’y avait rien à se promettre du côté du détroit de Davis ; et