Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/20

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a de plus communs, dont les uns ont le poil noir ou gris, mêlé de blanc ; les autres tout gris, et d’autres d’un rouge tirant sur le roux. Il s’en trouve, en remontant le Mississipi, dont le poil est argenté. On raconte que toutes les espèces de renards ont une manière fort plaisante de donner la chasse aux oiseaux de rivière : ils s’avancent un peu dans l’eau, ils se retirent ensuite, et font cent cabrioles sur le rivage : les canards, les outardes et d’autres oiseaux aquatiques que ce jeu amuse, s’approchent de l’ennemi, qui se tient d’abord tranquille lorsqu’il les voit à portée : il remue seulement la queue pour les attirer plus près, et ces imbéciles animaux donnent dans le piége, jusqu’à ne pas craindre de la béqueter ; alors le renard saute dessus et ne manque point sa proie. Le P. Charlevoix nous apprend qu’on a dressé, avec assez de succès, des chiens au même manége, et que les mêmes chiens font une rude guerre aux renards.

On décrit l’opossum sous le nom d’enfant du diable, ou de bête puante, parce que l’urine qu’elle rend lorsqu’elle est poursuivie empeste l’air dans un grand espace. C’est d’ailleurs un fort joli animal. Il est de la grandeur d’un petit chat, mais plus gros, d’un poil clair, tirant sur le gris, avec deux lignes blanches qui lui forment sur le dos une figure ovale depuis le cou jusqu’à la queue. Cette queue est touffue comme celle du renard, et se redresse comme celle de l’écureuil.