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vit beaucoup de glaces au nord, et la côte en était bordée pendant plusieurs lieues. La profondeur se trouva de soixante à quatre-vingt-dix brasses, et la terre était à sept ou huit lieues au nord-ouest. Le 10, à 64° 51′ de latitude et 88° 34′ de longitude, on trouva le Wellcome, dont la côte orientale est basse et unie. Toute la largeur du Wellcome, qui est de douze lieues, était remplie de glaces. Le vaisseau y demeura pris jusqu’au 12. Le 13, on s’avança au travers des glaces vers le cap Dobbs, au nord-ouest du Wellcome, par les 65° 12′ de latitude, et 85° 6′ de longitude de Londres. On vit au nord-ouest de ce cap une belle ouverture ou rivière dans laquelle on entra pour y mettre le vaisseau à l’abri des glaces jusqu’à ce qu’elles fussent dissipées dans le Wellcome.

L’embouchure de cette rivière n’a pas moins de sept ou huit lieues de large pendant la moitié de cet espace ; après quoi elle se rétrécit à quatre ou cinq. On jeta l’ancre à la rive du nord, au-dessus de quelques îles, par trente-quatre brasses d’eau. La marée avançait, dans la moindre largeur, de cinq lieues en une heure ; le reflux emportait beaucoup de glaces. Vis-à-vis du mouillage, on avait depuis quatorze jusqu’à quarante-quatre brasses d’eau au milieu du canal. Le lendemain, plusieurs Esquimaux vinrent à bord ; mais ils n’avaient de propre au commerce que leurs vieux habits de peau et quatre-vingt pintes d’huile de baleine. On continua de monter l’espace de