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sage que le capitaine Gillam revint passer l’hiver dans la baie d’Hudson, pour y jeter les fondemens d’une colonie anglaise. La guerre dont cette baie devint l’occasion fit renoncer à tout autre soin ; mais à peine fut-elle terminée par la cession, qu’on vit partir le capitaine Barlow pour la découverte d’un passage. Il partit en 1719. On ne sait ce qu’il devint ; et quelques débris de vaisseau qui furent trouvés à 63° de latitude font juger qu’il fit naufrage à cette hauteur. Trois ans après, lorsqu’on eut perdu l’espérance de son retour, Scrogs n’en eut pas moins de hardiesse à suivre la même route. Son journal n’a pas été publié ; mais on en trouve l’extrait suivant dans la relation d’Arthur Dobbs.

Scrogs sortit de la rivière de Churchill dans la baie d’Hudson, le 22 juin 1722. À 62° de latitude, il lia quelque commerce avec les sauvages du pays, dont il reçut des côtes de baleine et des dents de morse. Ensuite, il fut jeté par le mauvais temps à 64° 56′, où il mouilla. L’air s’étant éclairci, il ne se trouva qu’à trois lieues de la côte du nord, où il donna au cap qu’il voyait à l’est-nord le nom de Whalebone-point, pointe des côtes de baleine. Il découvrit en même temps plusieurs îles, et la terre au sud-ouest. L’île la plus méridionale, où il aperçut quantité de baleines noires et plusieurs blanches, reçut de lui le nom de cap Fullarton. Il avait avec lui deux Américains septentrionaux, qui avaient passé l’hi-