Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

barquer à Okhotsk, et de tenir la même route que Beering avait suivie deux ans auparavant ; ils eurent plus de succès que lui, et leur découverte fut poussée plus loin. Lorsqu’ils furent arrivés à la pointe où ce capitaine avait été dans son premier voyage, et qui avait été son nec plus ultrà, ils gouvernèrent exactement à l’est, où ils trouvèrent une île et ensuite une grande terre. À peine étaient-ils à la vue de cette terre, qu’un homme vint à eux dans un petit bâtiment semblable à ceux des Groënlandais. Ils voulurent s’informer de quel pays il était ; mais tout ce qu’ils purent comprendre à ses réponses, fut qu’il était habitant d’un très-grand continent, où il y avait beaucoup de fourrures. Les Russes suivirent la côte du continent deux jours entiers, allant vers le sud, sans y pouvoir aborder, après quoi ils furent pris d’une rude tempête, qui les ramena malgré eux sur la côte du Kamtchatka.

Quoique, depuis le malheureux voyage du capitale James en 1631, les Anglais eussent paru fort refroidis pour les recherches du passage au nord-ouest, on ne peut douter que le désir de le découvrir n’ait eu presque autant de part que celui d’accroître leur commerce aux efforts qu’ils tentèrent dans l’intervalle pour s’établir dans la baie d’Hudson. Le voyage qu’ils y firent en 1668, sous la conduite de Des Groseillers, fut poussé à la hauteur de 79° dans la baie de Baffin ; et ce ne fut qu’après avoir employé la belle saison à la recherche du pas-