Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

On pouvait découvrir, par ce moyen, ce qui était au nord de la terre d’Ieso, et la côte de la Tartarie orientale. L’autre route devait se faire directement à l’est du Kamtchatka, jusqu’à ce qu’on rencontrât les côtes de l’Amérique au nord de la Californie. Enfin je proposai, pour troisième objet, qu’on allât chercher les terres dont Beering avait eu de si forts indices dans son premier voyage à l’est du Kamtchatka. »

Cette expédition ayant été ordonnée, comme Delisle l’avait indiquée, Beering eut la commission d’aller chercher à l’est du Kamtchatka les terres dont il avait eu les indices dans son premier voyage. Il partit en 1741, mais il n’alla pas bien loin : une furieuse tempête, dont il fut assailli dans un temps fort obscur, l’empêcha de tenir la mer, et le fit échouer dans une île déserte, sous la latitude de 54°, à peu de distance du port d’Avatcha, d’où il était parti. Ce fut le terme des voyages et de la vie de cet habile navigateur, qui périt de misère et de chagrin avec la plus grande partie de son monde. Ceux qui purent échapper revinrent au Kamtchatka, dans une petite barque qu’ils avaient construite des débris de leur vaisseau. Cette île fut nommée l’île de Beering.

Ce fut Spanberg, navigateur allemand, qui eut le commandement du vaisseau envoyé à la recherche du Japon. Il partit du port de Kamtchatka en juin 1739, par un bon vent, qui lui fit faire vers le sud, dans l’espace de seize