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sixième raison fut un témoignage oculaire du même Golden : il m’assura que tout le bois que la mer jette sur les côtes du Groënland est rongé jusqu’à la moelle par des vers marins ; preuve incontestable qu’il vient d’un pays plus chaud, car tout le monde sait que les vers ne rongent point dans un climat froid : or, on ne peut supposer que ce bois vienne d’ailleurs que du pays d’Ieso ou du Japon, ou de quelque autre terre voisine. Enfin ma septième raison était tirée d’un journal publié dans les Transactions philosophiques, du voyage de deux vaisseaux qui, étant partis peu de temps auparavant pour la découverte du passage, avaient fait trois cents lieues à l’est de la Nouvelle-Zemble, et n’auraient pas manqué de suivre leur entreprise, si quelques différens qui survinrent entre les propriétaires de ces deux bâtimens et les agens de la compagnie des Indes orientales, dont l’intérêt n’était pas qu’elle réussît, ne l’eussent fait échouer. »

À ces motifs Wood avait joint d’autres argumens, fondés, dit-il, sur la raison et la nature ; mais qui, dans la réalité, annoncent une ignorance complète des plus simples notions de la physique ; c’est pourquoi nous épargnerons au lecteur l’ennui de les parcourir.

Quelques années auparavant, Wood avait fait une hypothèse sur le mouvement des deux poles magnétiques ; il se flattait de l’avoir découvert, et par conséquent la déclinaison de l’aiguille dans toutes les latitudes et les longi-