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goureux pendant la nuit, que les glaces qui descendaient de la rivière entraînèrent le vaisseau, dont on n’a jamais su le sort. L’écrivain ajoute que, si l’on savait l’année où les Français, commandés alors par Des Groseillers, arrivèrent à la baie d’Hudson, il serait aisé de combiner ces événemens ; qu’au reste il est vraisemblable que l’équipage de Shapely, ayant rencontré un fort mauvais temps dans la baie, comme il arrive ordinairement vers la fin d’août, y chercha le moyen d’hiverner avant son retour à la Nouvelle-Angleterre ; et qu’en effet les vents, qui furent si favorables à l’amiral de Fonte pour son retour à Conasset, durent être absolument contraires à Shapely pour Boston. Mais toutes ces conjectures se trouvent détruites par des dates constantes que Dobbs ne devait pas même ignorer, puisqu’elles se trouvent dans les historiens anglais comme dans les nôtres ; et l’apparition de Shapely dans une ville américaine qui répondait à la mer du Sud est un phénomène dont l’explication dépend encore de la découverte réelle du passage.

Il paraît si nécessaire de rapprocher par quelque liaison toutes les lumières qui peuvent servir mutuellement à se fortifier, que nous ne continuerons point les recherches du nord-ouest sans avoir rapporté celles qui furent reprises au nord-est dans l’intervalle. Les premières furent celles de Jean Wood, Anglais, qui, s’étant avancé en 1676, jusqu’au 76° de latitude, y fit un triste naufrage sur une côte