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l’année suivante par l’amiral de Fonte, qui était venu par la mer du Sud. Ce fait, ignoré alors en Angleterre, parce qu’on n’y travaillait plus à la recherche du passage par le nord-ouest, ne fut connu que par la lettre de l’amiral de Fonte. Mais Dobbs, dans le journal du voyage qu’il fit en 1744, assure que, suivant des informations prises en Amérique par l’ordre du chevalier Charles Wager, on a trouvé qu’il y avait alors une famille de Shapely qui demeurait à Boston ; ce qui donne beaucoup de poids à la lettre de l’amiral de Fonte. À la verité, on n’a su, ni d’Amérique ni d’Angleterre, ce que devint le vaisseau de Boston après la rencontre de l’amiral espagnol ; et cette ignorance fait juger à Dobbs qu’avec un si petit équipage, il peut avoir été surpris à son retour par les Esquimaux. L’écrivain de la Californie, vaisseau commandé par le capitaine Smith en 1746 et 1747, soupçonne que les gens de l’équipage de Shapely furent ces six matelots anglais, qui, suivant la relation de Jérémie, furent trouvés à l’embouchure de la rivière de Bourbon. Ce voyageur raconte avec la simplicité qui fait son caractère que les six Anglais avaient été laissés à terre par un vaisseau armé à Boston dans la Nouvelle-Angleterre ; il rapporte les circonstances de leur malheur. Étant arrivés fort tard à la rivière de Bourbon, où ils mouillèrent, leur capitaine envoya sa chaloupe à terre avec six hommes, pour y chercher un lieu d’hivernement ; mais le froid devint si ri-