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tiers, notre interprète, qu’il y avait un grand vaisseau peu éloigné de nous, dans un endroit où jamais on n’en avait vu jusqu’alors. Nous fîmes route vers ce vaisseau, et nous y trouvâmes seulement un homme âgé, avec un jeune homme. Cet homme était fort versé dans les mécaniques. Mon second contre-maître et mon canonnier, qui étaient Anglais, et qui avaient été faits prisonniers à Campêche, me dirent que le vaisseau était venu de la Nouvelles-Angleterre, d’une ville qui se nomme Boston. Le 30, le propriétaire du vaisseau et tout l’équipage étant revenus à bord, Shapely, leur capitaine, m’apprit que le propriétaire était major-général de la colonie de Massachuset, la plus grande de la Nouvelle-Angleterre. Je crus devoir le traiter comme un galant homme, en lui déclarant que, malgré l’ordre que j’avais reçu de saisir tous ceux qui cherchaient un passage au nord-ouest, et de l’est dans la mer du sud, je voulais bien le regarder, lui et ses gens, comme des marchands qui trafiquaient avec les naturels du pays pour se procurer des castors, des loutres et d’autres pelleteries. Là-dessus il m’envoya un présent de diverses provisions, dont je n’avais pas besoin. Je lui fis présent à mon tour d’une bague de diamans qui me coûtait douze cents piastres, et qu’il n’accepta qu’après s’être fait presser long-temps. Je donnai aussi au capitaine Shapely mille piastres pour ses cartes et ses journaux, un quartaut de bon