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L’amiral reçut du capitaine Bernardo une lettre datée du 27 juin 1640, dans laquelle cet officier lui marquait qu’ayant laissé son vaisseau dans le lac de Velasco entre l’île Bernardo et la presqu’île Conibasset, il descendait une rivière qui sort du lac, et qui a trois cataractes dans l’espace de quatre-vingts lieues, après quoi elle tombe dans la mer de Tartarie, à 61 degrés ; qu’il était accompagné du jésuite et de trente-six naturels du pays, dans trois de leurs chaloupes, et de vingt matelots espagnols ; que la côte s’étendait vers le nord-est ; que les provisions ne pouvaient pas leur manquer, le pays étant abondant en toutes sortes de gibier, et la mer comme les rivières étant fort poissonneuse ; sans compter qu’ils avaient avec eux du pain, du sel, de l’huile et de l’eau-de-vie ; enfin, qu’il ferait tous les efforts possibles pour le succès de la découverte. Lorsque cette lettre fut apportée à l’amiral, il était arrivé dans une ville indienne, nommée Conasset, au midi du lac Bello. C’est un lieu fort agréable où les deux jésuites avaient passé deux ans dans leur mission. L’amiral entra dans le lac avec ses deux vaisseaux le 22 juin, une heure avant la haute marée, à quatre ou cinq brasses d’eau ; il n’y avait alors ni chute ni cataracte. En général, le lac Bello n’avait pas moins de six à sept brasses d’eau. Il a une petite cataracte, jusqu’à la moitié du flux, qui commence à entrer doucement dans le lac une heure et un quart avant la haute marée. L’eau