Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’un caractère doux et sociable. Il nomma ce lac Velasco, et y laissa son vaisseau. En remontant la rivière, il trouva partout quatre, cinq, six, sept et huit brasses d’eau. Les rivières, comme les lacs, fournissaient en abondance des saumons, des truites et des perches blanches, dont quelques-unes avaient deux pieds de long. Bernardo prit dans cet endroit trois longues chaloupes indiennes, appelées en langue du pays périagos, faites de deux gros arbres, et longues de cinquante à soixante pieds. Après avoir laissé son vaisseau dans le lac Velasco, il navigua dans ce lac, cent quarante lieues à l’ouest, et ensuite quatre cent trente-six à l’est-nord-est, jusqu’au 77° de latitude.

L’amiral, après avoir dépêché Bernardo pour découvrir la partie qui est au nord et à l’est de la mer de Tartarie, entra dans le Rio de los Reyes, qui se dirigeait à peu près au nord-est pendant soixante lieues. À marée basse, il trouva un canal navigable qui n’avait pas moins de quatre à cinq brasses de profondeur. La hauteur de l’eau dans les deux rivières, au temps de la marée, est presque la même : elle est de vingt-quatre pieds dans la rivière de los Reyes à la pleine et la nouvelle lune. Ils avaient avec eux deux jésuites, dont l’un accompagna le capitaine Bernardo dans sa découverte. Ces deux religieux s’étaient avancés jusqu’au 66° de latitude septentrionale dans leurs missions, et avaient fait des observations fort curieuses.