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pouvaient leur en dérober la gloire et les avantages par la mer du Nord, excitèrent enfin leur jalousie, et leur firent prendre, en 1640, la résolution d’achever ce qu’ils se flattaient d’avoir heureusement commencé par la mer du Sud. Il reste à la vérité quelques doutes sur l’authenticité de ce voyage, publié, pour la première fois à Londres dans un recueil périodique intitulé Mémoires des Curieux (feuilles des mois d’avril et de mai de l’année 1708). Joseph Nicolas Delisle le traduisit en français, et l’accompagna de deux savantes dissertations, pour concilier ce qu’il avait appris des découvertes des Russes avec la relation espagnole. Philippe Buache, qui avait dessiné les cartes de ces mémoires, publia aussi des considérations dans lesquelles il soutenait le même système que Delisle. La narration porte des caractères d’invraisemblance ; cependant des navigateurs habiles et des hydrographes très-instruits, ayant penché à la croire véritable, quoique défigurée en beaucoup d’endroits, on a pense qu’elle devait trouver place dans ce recueil.

« Les vice-rois de la Nouvelle-Espagne et du Pérou ayant été avertis par la cour d’Espagne que les différentes tentatives des Anglais, tant celles qui se firent sous le règne de la reine Élisabeth et du roi Jacques que celles du capitaine Hudson et du capitaine James, sous Charles 1er., avaient été renouvelées en 1639 par des marins de Boston, dans la Nouvelle-Angleterre, l’amiral de Fonte reçut ordre