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Mare novum, Mer nouvelle, et Mare Christianeum, mer de Christian. Le premier de ces deux noms fut donné proprement à la partie septentrionale, et le second à la méridionale. La route de l’est-nord-ouest, qu’il s’efforça de tenir, le conduisit jusqu’au 63° 20′, où, se trouvant arrêté par les glaces, il fut obligé de passer l’hiver dans un port qu’il nomma Munken’s Vinter Haven, c’est-à-dire, le Port d’hiver de Munk, et la contrée voisine reçut le nom de Nouveau-Danemarck.

Ce port, où il était arrivé le 7 septembre, est à l’embouchure d’une rivière qu’il voulait reconnaître : mais il n’y fit pas plus d’une lieue et demie sans être arrêté par des rochers. Son impatience lui fit prendre avec lui quelques soldats, avec lesquels il tenta de pénétrer dans les terres. Après y avoir fait trois ou quatre lieues, il découvrit des traces humaines et d’autres preuves que le pays n’était pas sans habitans. Cependant, n’ayant rencontré aucun homme, il ne rapporta pour fruit de cette pénible course qu’une grande quantité de gibier qui servit à lui épargner ses vivres. Il fit une grosse provision pour l’hiver, ce qui ne l’empêcha point d’en éprouver toutes les rigueurs. Ses liqueurs, sans en excepter l’eau-de-vie, se gelèrent jusqu’au fond, et brisèrent tous leurs tonneaux et leurs vases. Les maladies, surtout le scorbut, attaquèrent l’équipage de ses deux vaisseaux, dont l’un était de quarante-huit hommes, et l’autre de seize. Ils