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de glaçons le 13 juin. Il n’en faisait pas moins chaud, et l’on eut de l’orage le jour suivant. Enfin toute la baie se trouva ouverte le 19, et les glaces furent poussées vers le nord. James, après avoir quitté sa misérable retraite, poussa au nord-ouest, et visita cette partie de la côte qui est à la hauteur de l’île de Marbre. Ensuite, faisant route vers le continent opposé, il s’avança jusqu’à la hauteur de l’île de Nottingham ; mais on approchait déjà de la fin d’août. James, pressé par les sollicitations unanimes de ses gens, se disposa au retour, et sortit assez heureusement du détroit d’Hudson. Cependant il n’arriva que le 22 octobre au port de Bristol.

La relation qu’il publia de son voyage contient des observations curieuses ; mais il paraît que les difficultés qu’il avait essuyées l’avaient fait changer d’opinion sur la réalité d’un passage au nord-ouest. Il déclare positivement « que le fruit de ses travaux était d’avoir reconnu, ou qu’il n’y avait aucun passage, ou que, s’il y en avait un, il devait être si mal situé, qu’il y aurait peu d’utilité à le découvrir. » Son témoignage, et l’effrayante peinture qu’il faisait de ses souffrances, refroidirent tellement le goût des Anglais pour les découvertes, qu’ils demeurèrent près de trente ans dans l’inaction.

En 1619, les Danois avaient formé quelques entreprises dans la même vue. On ne parle point des voyages qu’ils avaient faits en Islande et dans le Groënland, qui étaient connus fort