Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remettre l’exécution de l’entreprise à l’année suivante, Briggs, un des principaux mathématiciens, mourut dans l’intervalle, et les espérances de Fox demeurèrent suspendues. D’un autre côté, quelques négocians de Bristol, sollicités par un officier de mer, avaient formé le même projet. Ils proposèrent aux amis de Fox de s’associer avec eux, en faisant partir un vaisseau dans la même vue, à condition que les uns et les autres auraient une part égale au profit de la découverte, auquel des deux vaisseaux que cette faveur fût réservée : leur proposition fut acceptée. Vers le même temps, Thomas Roe, déjà célèbre dans ce recueil, arriva de Suède, où son mérite l’avait fait employer, et prit tant d’affection pour Fox, que, l’ayant présenté à la cour ,il y fit renaître en sa faveur un dessein qui semblait abandonné. On lui donna des instructions, avec une carte où toutes les découvertes étaient rassemblées ; et le roi même, paraissant compter sur le succès d’un voyage entrepris sous ses auspices, le chargea d’une lettre pour l’empereur du Japon.

Le vaisseau qui lui fut confié était le Charles, pinasse royale de vingt-deux hommes d’équipage, et avec des vivres pour dix-huit mois. Il mit à la voile le 8 mai 1631 ; et le 13 juin, il était à 58° 30′ de latitude septentrionale. Il entra le 22 dans le détroit d’Hudson ; ensuite, après avoir passé le pays que Button avait nommé Carys-Swan’s-nest, il arriva, par le 64° 1′,