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Il ajoutait que d’ailleurs on ne pouvait trouver de lieu plus propre à la pêche des saumons, des phoques et des baleines ; et l’expérience l’a vérifié, puisque les Hollandais y ont établi une pêche annuelle qui leur a produit d’immenses richesses. Baffin ne parut pas moins persuadé que le passage ne pouvait être dans le détroit de Davis : mais il demeura dans l’opinion qu’il en existait un au nord-ouest ; et jusqu’au dernier moment de sa vie qu’il perdit aux Indes orientales, après avoir été blessé au siége d’Ormus, il persista dans ce sentiment.

Un espace d’environ quinze ans, qui n’offre aucune entreprise pour la découverte, doit faire juger que la compagnie anglaise y renonça tout-à-fait, ou qu’elle était occupée d’autres soins. Cependant il restait en Angleterre une forte impression des raisonnemens de Davis, de Gilbert, d’Hudson et de Baffin. Lucas Fox, marin habile, en faisait le sujet de ses méditations, et ne cessait point d’en conférer avec ceux qui avaient été employés aux voyages précédens : il prit soin de recueillir toutes les cartes et tous les journaux de ces expéditions. Enfin l’ardeur extraordinaire de son zèle le fit connaître des plus célèbres mathématiciens, qui s’engagèrent à lui procurer un vaisseau de roi pour recommencer les tentatives. Ils présentèrent, en 1630, une savante requête au roi Charles 1er. ; et ce prince ne rejeta point des sollicitations si graves. Cependant la saison trop avancée lui ayant fait