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put y concevoir de grandes espérances, sur ce qu’il y vit la mer sans glaces et le passage fort large ; mais il répète que la nature de la marée et du courant devait les détruire.

Cependant Byleth n’en continua pas moins sa route. Il arriva au commencement de juin, par le 72° 45′, sous une petite île qu’il nomma Women’s island, île des Femmes, parce qu’il y trouva des femmes, des tentes et des canots. Les glaces, qui l’incommodaient beaucoup, l’obligèrent le 12 d’entrer dans un port, où les sauvages lui apportèrent quantité de peaux et de cornes ; ce qui le fit nommer Horn-sound, anse des Cornes. Après y avoir passé quelquesjours, il remit en mer malgré l’incommodité des glaces ; et le 1er. juillet il trouva la mer libre par le 75° 40′. Ici les espérances de Baffin se ranimèrent. On doubla le 3 un beau cap à 76° 35′, qui reçut le nom de cap de Diggs, à l’honneur d’un des principaux chefs de la compagnie anglaise. On passa devant une belle anse qui fut nommée Woolsten-Holme’s-sound, du nom d’un autre directeur. Le 5, on se trouva dans une autre anse, à 77° 30′ ; elle fut nommée Whales-sound, anse des Baleines, parce qu’on y vit un grand nombre de ces animaux.

Byleth et Baffin s’avancèrent ensuite vers une quatrième anse, qui s’étend au delà du 78°, et qu’ils nommèrent anse de Smith ; elle est à l’extrémité d’un grand golfe, qui reçut le nom de Baffin’s-bay, baie de Baffin, et qu’Ellis