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parés des autres, et se logent sous terre, où leur unique travail est de se faire un chemin couvert pour aller à l’eau. On les distingue à différentes marques, telle que leur maigreur et le peu de poil qu’ils ont sur le dos. D’ailleurs il s’en trouve plus dans les pays chauds que dans ceux où le froid est vif ; et l’on a déjà remarqué qu’ils ont plus de ressemblance que les autres avec les castors ou les bièvres de l’Europe, où l’on sait qu’ils se retirent dans des creux et des cavernes le long des rivières. Il s’en trouve en Allemagne sur l’Elbe, en France, sur le Rhône, l’Isère et l’Oise ; mais ils sont plus communs en Pologne.

L’orignal, qui tient le second rang pour les avantages qu’on tire de sa chasse, n’est différent de l’élan que par sa grosseur, qui est celle d’un cheval. Il a la croupe large, la queue d’une petitesse extrême, puisqu’on ne lui donne que la longueur du doigt ; le jarret fort haut, les jambes et les pieds du cerf. Un long poil lui couvre le garrot, le cou et le haut du jarret. Sa tête a plus de deux pieds de long, et sa manière de l’étendre en avant lui donne une mauvaise grâce. Son muffle est gros et rabattu par le haut. Ses narines sont très-grandes. Enfin son bois est beaucoup plus large que celui du cerf, et n’est guère moins long ; mais il est plat et fourchu comme celui du daim. Il se renouvelle tous les ans, sans qu’on ait encore observé s’il prend chaque fois un accroissement qui marque les années. Le poil de l’orignal est