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vations sur la marée aux îles des Sauvages, trouva qu’elle venait du sud-est, et qu’elle montait de trois brasses. Pendant tout l’hiver, Button eut la sage politique d’occuper utilement ses officiers, pour leur ôter toute occasion de murmure, en leur faisant éviter l’inaction, dont ils auraient peut-être abusé. Il employa les uns à mesurer les routes et les distances, les autres à tenir compte des variations du temps, des degrés du froid et des autres phénomènes de l’air. Il les mit dans la nécessité de s’appliquer tous, en leur proposant des questions auxquelles ils étaient obligés de répondre.

Quoique la rivière eut commencé à s’ouvrir vers le 21 avril, Button ne remit en mer que plus de deux mois après. Il visita la côte occidentale de la baie, en donnant aux lieux les plus remarquables des noms qu’ils conservent encore. La baie où il avait passé l’hiver prit le sien, et le pays voisin fat nommé la Nouvelle-Galles. Hobart, trouvant au 60° de latitude un courant de marée fort rapide, qui allait tantôt à l’est et tantôt à l’ouest, marqua ce lieu dans sa carte par le nom de Hobart’s-hope, l’espérance de Hobart. La plus grande hauteur au nord où l’on croit que Button ait pénétré est le 65e. degré. Il revint en Angleterre dans l’automne de 1613, fort satisfait de ses observations, qui regardaient principalement les marées, et persuadé de la possibilité d’un passage au nord-ouest.