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premiers mois de l’hiver, qui fut extrêmement rude.

On regrette qu’il n’ait pas donné au public le journal exact et suivi de son voyage, d’autant plus qu’il l’avait rédigé avec beaucoup de soin. EIlis assure qu’ayant conçu sur ses observations une forte espérance de parvenir à la découverte du passage, et n’en voulant partager l’honneur avec personne, il se crut intéressé à ne rien publier. Ce qu’on a rapporté du commencement de son entreprise est tiré de divers mémoires sortis de différentes mains ou l’on trouve de plus que, malgré la rigueur de l’hiver, les eaux du port Nelson ne furent pas prises avant le 16 février ; ce qu’on attribue au changement presque journalier des vents. Il paraît aussi que Button n’eut pas de peine à se garantir de la faim, puisqu’on lit dans les mêmes mémoires que pendant le cours de cet hiver ses équipages tuèrent au moins dix-huit cents douzaines de perdrix et d’autres oiseaux. Il avait avec lui plusieurs personnes d’une expérience et d’une capacité supérieures : tels étaient Nelson, que la mort lui enleva, mais auquel il fut redevable de la plus grande partie de ses précautions ; Ingram, qui commandait le second vaisseau ; Gibbons, dont Button disait lui-même qu’il n’y avait jamais eu de plus habile marin ; Robert Hawkbridge, dont on a quelques remarques sur ce voyage ; et Josias Hobart, pilote de la Résolution. Ce fut Hawkbridge, qui, par ses obser-