Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rebelles, qui partirent avec le vaisseau, reçurent du moins une partie des châtimens qu’ils méritaient. Green et deux de ses complices furent tués dans une rencontre qu’ils firent des sauvages. Ivet, qui avait fait plusieurs voyages avec Hudson, et qui était la principale cause du désastre, mourut à bord d’une maladie fort douloureuse ; et le reste de l’équipage ne rentra dans sa patrie qu’après avoir essuyé d’horribles calamités. On fut informé de ce détail par Habacuc Pricket, écrivain du vaisseau, qu’on soupçonna autant que tout autre d’avoir trempé dans une action si noire, mais qu’une protection puissante déroba au châtiment avec tous ses compagnons. D’ailleurs il eut l’art, à son retour, de se rendre nécessaire en rapportant à la compagnie que la marée dont on s’était servi pour remettre le vaisseau à flot, par le 62° de latitude, venait directement de l’ouest. Ce récit donna de nouvelles espérances aux directeurs, qui résolurent sur-le-champ de faire un nouvel essai, et de sauver en même temps le malheureux Hudson, s’il était encore en vie.

On choisit pour cette noble entreprise, Thomas Button, officier d’une naissance et d’une habileté distinguées, qui était alors attaché au prince Henri, fils aîné du roi, et que ses services firent élever dans la suite à d’autres honneurs. On lui donna deux vaisseaux, la Résolution, qu’il monta lui-même, et la Découverte, dont le commandement fut confié au capitaine