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cher ce passage par le détroit de Davis. On est surpris de lire dans ce journal que ce fut le second de ces deux projets qui fut approuvé, et de trouver aussitôt qu’après s’être avancé jusqu’à l’île de Faro, Hudson tourna vers le sud jusqu’au 44°, où il relâcha le 18 juillet sur la côte du continent pour se faire un nouveau mât de misaine. Il y fit quelques échanges avec les habitans pour des pelleteries ; mais ses gens s’étant attiré leur haine, et craignant de n’être pas les plus forts, l’obligèrent de remettre à la voile le 26, et tinrent la mer jusqu’au 3 août, qu’ils prirent encore terre par le 37° 45′ ; ensuite, rangeant la côte jusqu’au 40° 40′, ils trouvèrent entre deux caps un grand fleuve qu’ils remontèrent dans la chaloupe l’espace de cinquante lieues, et qui a conservé le nom de Hudson-river. Enfin ils s’avancèrent jusqu’au 42° 40′ ; mais les provisions commençant à leur manquer, ils reprirent le large, et dans le conseil qu’ils tinrent sur leur route, leurs opinions furent différentes. Le contre-maître, qui était Hollandais, voulait hiverner à Terre neuve, pour retourner l’année suivante à la recherche du passage par le nord-ouest ; Hudson fut d’avis contraire, dans la crainte que son équipage, qui l’avait déjà menacé, ne continuât de se mutiner, et que la difficulté de trouver des vivres ne le mit hors d’état de reprendre sa navigation. Il proposa d’aller passer l’hiver en Islande ; et tout le monde parut y consentir ;