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ger de ses frais, il chercha le moyen de la servir par des secours étrangers. On ne comprend point comment elle aurait pu tirer quelque utilité du succès d’autrui ; mais quelque jugement qu’on doive porter des motifs d’Hudson, il est certain qu’ayant offert ses services aux Hollandais, sa réputation les fit accepter, et que la compagnie d’Amsterdam lui fournit, en 1609, un vaisseau bien pourvu de munitions pour chercher un passage, soit par le nord-est ou par le nord-ouest. Aussi la relation de ce troisième voyage ne se trouve-t-elle que dans les recueils hollandais.

Hudson partit du Texel le 6 avril, et doubla le cap de Norwége le 5 mai. Ensuite il prit sa route vers la Nouvelle-Zemble, le long des côtes septentrionales. Les bancs de glace dont il trouva cette mer couverte lui firent perdre tout d’un coup l’espoir de pénétrer plus loin par cette voie. Son équipage était un mélange d’Anglais et de Hollandais, dont la plupart, ayant fait le voyage des Indes orientales, furent bientôt rebutés par l’excès du froid, et qui d’ailleurs s’accordaient fort mal entre eux. Il leur fit deux propositions : la première, d’aller vers les côtes de l’Amérique par le 40°, fondé sur des mémoires et des cartes que le capitaine Smith lui avait envoyés de la Virginie, et par lequel il paraissait qu’on pouvait espérer un passage dans les mers occidentales par un détroit que Smith supposait autour de cette colonie. L’autre proposition était de cher-