Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soit par le nord, ou par le nord-est, ou par le nord-ouest, et répondit du succès par une de ces trois routes. On ne trouve point, remarque Ellis, dans aucun des mémoires qui sont venus jusqu’à nous, de compagnie qui ait jamais fait tant de dépenses dans la même vue, et qui les ait soutenues si constamment.

Le premier voyage qu’Hudson fit à son service fut pour découvrir un passage aux Indes orientales droit au nord. Il n’y employa pas plus de quatre mois et demi, et cette expédition mérite plusieurs remarques. Le jour de son départ fut le 1er. mai 1607. Le 13 juin, il découvrit une terre qui paraît être une partie de la côte orientale du Groënland. Il en vit une autre le 21 du même mois, par le 73°, et, ne prenant des noms que dans ces espérances, il lui donna celui de Hold with hope, c’est-à-dire tiens bon. Il y trouva le temps beau et tempéré, au lieu qu’à 63° il l’avait eu extrêmement froid. Le 27, il était à la hauteur de 78°, et le temps y était le même ; mais le 2 juillet, à la même latitude, il le trouva extrêmement froid. Le 8, au même degré, il eut un grand calme. La mer était sans glace ; mais il rencontra une quantité considérable de bois flotté. Il observa qu’une mer bleue, ou couleur d’azur, était ordinairement embarrassée de glaces ; mais qu’étant verte elle n’en avait aucune. Le 14, son contre-maître et son bosseman, qui descendirent à terre par le 80° 23′, se trouvèrent sur la côte de Spitzberg. Ils y décou-