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19 juillet ses gens mutinés demandèrent absolument leur retour, avec offre néanmoins, s’il voulait tenter la découverte par le 60 ou 67°, à la faveur du vent du nord-ouest qu’ils avaient alors, d’en courir volontiers le risque avec lui. Il était à 68° 53′, et l’équipage refusa absolument d’avancer plus loin.

Le 26, il se trouva par le 61° 40′, à l’entrée d’un golfe où, s’étant avancé l’espace de cent lieues au sud, les glaces l’embarrassèrent si peu, qu’il jugea le passage plus vraisemblable de ce côté que par le détroit de Davis. Cependant la saison trop avancée, et le grand nombre de malades qu’il avait sur les deux bords, lui firent prendre la résolution de retourner en Angleterre, où il arriva le 5 août, au port de Darmouth.

Ce voyage, dont il n’y avait rien à conclure au fond, pour ou contre la réalité du passage, servit néanmoins à soutenir les espérances publiques, et toute la nation anglaise semblait n’attendre qu’un homme dont le mérite répondit à la grandeur de l’entreprise. Il se présenta dans le célèbre Hudson, dont Ellis rend ce témoignage, au nom de toute sa patrie, « que jamais personne n’entendit mieux que lui le métier de la mer ; que son courage était à l’épreuve de tous les événemens, et sa persévérance infatigable. » Hudson prit des engagemens avec une compagnie de négocians distingués, qui s’étaient associés pour la découverte d’un passage plus court aux Indes orientales,