Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

barras n’eut pas le pouvoir de lui en faire perdre l’idée : « Le passage des Indes orientales, écrivit-il, est à 62° 30′ au nord-est de l’Amérique. »

Une assurance si positive dans des circonstances de cette nature, et de la part d’un homme dont on connaissait le caractère, fit une impression extraordinaire à Londres. Ellis juge même que l’apostille, n’étant liée à rien dans sa lettre, devait être une réponse qui se rapportait à ses instructions ; mais, indépendamment de cette conjecture, il paraît certain que ce fut sur l’avis de Lancaster que la compagnie de Russie et celle de Turquie se déterminèrent à faire partir deux vaisseaux pour la découverte du passage au nord-ouest.

Le capitaine Georges Weimouth, commandant de cette expédition, partit le 2 mai 1602, sur la Découverte, navire de soixante-dix tonneaux, avec un autre nommé l’Aide de Dieu, de soixante, commandé par Jean Drew. Le 28 juin, se trouvant par le 62° 30′ de latitude, il reconnut le cap de Warwick, et de fortes raisons lui firent juger que cette terre était une île. Dans cette supposition, il conclut que le golfe de Lumley, et celui qui en est le plus proche au sud, devaient nécessairement aboutir à quelque mer ; et comme le courant, dans cet endroit, porte droit à l’ouest, il en inféra qu’on devait raisonnablement y espérer un passage. Il observa aussi que toute la côte de l’Amérique était coupée dans cette partie ; mais le