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du pain, diverses sortes de viande, du lard, du saumon, du sucre, et tout ce qui pouvait plaire à des Hollandais épuisés de forces. Après les félicitations mutuelles, on se rassembla dans un grand festin, où les Lapons des cabanes voisines furent invités, et la joie n’y régna pas moins que l’abondance. Ensuite les deux petits bâtimens furent remis à l’eau, et l’on partit pour Kola. Le 2 septembre, entre sept et huit heures du soir, on entra dans la ville, où tous les transports se renouvelèrent entre les deux équipages et celui de Cornelisz.

Heemskerck obtint des officiers qui commandaient à Kola pour le czar la permission de faire transporter ses deux petits bâtimens dans le magasin russe, et de les y consacrer à la postérité, comme le monument de la plus étrange navigation qui se soit conservée dans la mémoire des hommes. Ensuite s’étant rendu le 15 septembre, avec ses gens, à bord du vaisseau de Cornelisz, que rien ne retenait plus à Kola, ils partirent le 18 pour la Hollande. Le 29 d’octobre ils entrèrent dans la Meuse, et s’étant rendus à Amsterdam le premier novembre, ils y furent reçus avec autant d’admiration pour leur courage que pour la singularité de leurs aventures.

Cependant une si malheureuse catastrophe ne découragea pas moins les négocians que les états de Hollande ; et l’entreprise de la découverte d’un passage au nord-est fut abandonnée comme celle du passage au nord-ouest l’a-