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rent que des lumières incertaines sur leur route.

Les deux bâtimens remirent en mer le 23 ; et le 24, à six heures du matin, ils arrivèrent aux sept îles, où ils trouvèrent quantité de pêcheurs, auxquels ils demandèrent la distance de Kilduin, Kildun, Kool ou Kola, car leurs mémoires portaient ces différens noms. Les pêcheurs russes leur montrèrent l’ouest, et c’était aussi l’opinion d’Heemskerck. Le soir, ils rencontrèrent d’autres pêcheurs, qui leur firent entendre par leurs signes, auxquels ils mêlaient les mots de Kola et de Brabante, qu’il y avait des vaisseaux hollandais à Kola. Le lendemain, à midi, on eut la vue de Kilduin, et deux heures après on arriva heureusement à la pointe occidentale de l’île. Heemskerck descendit aussitôt, et trouva cinq ou six petites cabanes habitées par des Lapons, qui lui confirmèrent non-seulement que Kilduin était le nom de l’île, mais qu’il était arrivé au port de Kola trois navires hollandais, dont on les avait assurés que deux devaient partir ce jour même. Les deux bâtimens remirent presque aussitôt à la voile pour se rendre à l’embouchure de la rivière de Kola, qui est au sud de Kilduin, vers l’extrémité septentrionale du continent. Dans leur route, un vent fort impétueux les força de passer derrière deux rochers, et de porter vers la côte. Trois Lapons qui s’y trouvaient dans une petite hutte leur confirmèrent ce que leur avaient dit ceux de l’île. Heemskerck leur proposa de conduire par terre un