Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 19.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sept doigts en montrant la scute, pour faire comprendre que le petit bâtiment qu’ils avaient vu en était peu différent, ils auraient eu peine à lui communiquer leur idée, s’il n’eût reconnu entre leurs mains une petite boussole, qu’ils avaient reçue de la chaloupe, en échange apparemment pour quelques présens de vivres. Il se fit montrer alors le parage où ils l’avaient laissée, et le cap y fut porté aussitôt. Cependant, après d’inutiles recherches, il retourna le soir à la côte, où il trouva de l’eau douce et quantité de cochléaria.

Le 18, ayant rangé la côte jusqu’à midi, il eut la vue d’un grand cap, sur lequel il découvrit plusieurs croix. Ces marques, et d’autres qu’il trouva sur la carte l’assurèrent enfin que c’était le cap de Candnoes, qui est à l’embouchure de la mer Blanche, et qu’il cherchait depuis si long-temps. En effet, il est fort reconnaissable à cinq croix anciennement plantées, autant qu’à la forme de sa masse, qui fuit des deux côtés au sud-est et au sud-ouest. Pendant qu’on se disposait à passer à l’ouest de la mer Blanche vers la côte de Laponie, on s’aperçut qu’une partie de l’eau avait coulé des tonneaux ; mais quoique la traversée soit d’environ quarante lieues, où l’on ne peut espérer d’eau douce, le vent se trouva si bon, que, se fiant au ciel sur tout le reste, on remit à la voile entre dix et onze heures du soir ; et le 20, entre quatre ou cinq heures du matin c’est-à-dire, dans l’espace de trente heures, on