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embarcations ; mais rien n’est impossible à l’industrie soutenue par la nécessité. L’embarquement fut achevé le même jour.

Enfin, le 14 juin 1597, à six heures du matin, on mit à la voile par un vent d’ouest. Les deux bâtimens arrivèrent avant le soir au cap des îles, où les glaces étaient encore si fortes, qu’ils y demeurèrent pris. Ce malheur, arrivé dès le premier jour, consterna les Hollandais. Quatre d’entre eux descendirent à terre, et n’y virent que des rochers, d’où ils firent tomber quelques oiseaux à coups de pierres. Ils se croyaient menacés de ne pouvoir sortir de ce triste lieu : mais, le 15, les glaces s’étant un peu écartées, ils doublèrent le cap de Flessingue ; et s’avancèrent jusqu’au cap Désir. Le 16, ils se trouvèrent à l’île d’Orange, où quelques-uns descendirent aussi, et firent du feu de quelques pièces de bois qu’ils y trouvèrent. Leur besoin le plus pressant étant celui d’eau douce, ils firent fondre de la neige dont ils remplirent deux petits tonneaux. Heemskerck accompagné de deux matelots, passa sur la glace dans une autre île, où il prit quelques oiseaux ; mais, à son retour, il tomba dans un trou qui s’était fait à la glace, et dont il ne serait pas sorti sans l’assistance du ciel, parce qu’il y avait un courant fort rapide.

On remit a la voile, et l’on arriva au cap des Glaces, où les deux bâtimens n’eurent pas autant de peine qu’ils en craignaient à se joindre. Heemskerck, qui n’était pas sur le même