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la simplicité de croire dans le pays que la forme de ces pierres était l’ouvrage des Français, qui les employèrent dans leurs canons lorsqu’ils se rendirent maîtres du fort. Ellis n’y reconnut que l’ouvrage de la nature, et les regarde comme une preuve certaine que ce pays est rempli de métaux, sans en excepter les plus précieux. « Les pyrites, dit-il, contiennent toujours un peu d’or, et sont souvent très-riches en argent ; mais il est fort rare qu’on y trouve du plomb ou de l’étain. »

L’établissement du fort d’York passe avec raison pour le plus important de la Compagnie anglaise, qui porte le nom de Compagnie de la baie d’Hudson. C’est le vrai centre de son commerce ; elle en tire annuellement entre quarante et cinquante mille peaux, et, suivant tous les témoignages, il lui serait aisé, avec un peu d’industrie, d’en tirer trois fois plus ; mais, par une politique inconcevable et fort nuisible aux intérêts de la nation, elle décourage elle-même ses comptoirs, jusqu’à mettre tout en usage pour les empêcher d’étendre leur commerce.

Une maxime de la Compagnie anglaise, que l’auteur ne condamne pas moins, « est de choisir ordinairement pour facteurs les moindres et les plus stupides des employés. N’est-il pas sensible que des officiers de cette trempe sont les moins propres à soutenir un commerce ? s’ils ont quelque subtilité, elle se borne à tromper les Américains, à fourrer, par exemple, le pouce dans la mesure lorsqu’ils leur vendent