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second passage, ou le retour, est dans le cours de juillet et d’août.

La pêche est une autre ressource en été, pour les Européens de la baie d’Hudson. Ils ne manquent point de tendre des filets, qu’ils ne retirent jamais sans y trouver diverses sortes d’excellens poissons, tels que du brochet, de la truite, de la carpe, et surtout un poisson blanc, à peu près de la forme du hareng, auquel Jérémie ne croit point qu’il y en ait de comparable dans tout l’univers. On en fait d’abondantes provisions pour l’hiver, et la seule manière de le conserver est de le mettre dans la neige : il s’y gèle, et ne se corrompt plus jusqu’au retour de l’été. La viande même, et toutes les espèces de gibier qu’on a nommées ne se conservent point autrement. « Ainsi, conclut le même voyageur, sous un mauvais climat, rien n’y manque pour la vie, lorsqu’on y reçoit de l’Europe du pain et du vin. Quoique l’été y soit très-court, on s’y fait de petits jardins qui produisent de bonnes laitues, des choux verts, et d’autres herbes qu’on prend soin de saler pour l’hiver.»

Malgré ces secours, la compagnie de Québec ayant laissé passer quatre ou cinq ans sans renouveler les munitions et les marchandises du fort, Jérémie, qui n’avait pas cessé d’y commander, s’en trouva si dépourvu qu’il ne put continuer la traite avec les sauvages. En 1712 il se vit forcé, au mois de juillet, d’envoyer une partie de ses gens à la chasse des