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tueux de tous les présens, et fit à sa majesté britannique un discours dont toutes les expressions furent soigneusement recueillies. « En ce jour, je vois la majesté de votre face, la grandeur de votre maison, et la multitude de vos sujets. Je suis venu, au nom de toute la nation, qui se nomme les Criks, pour renouveler la paix qu’ils ont faite avec les Anglais. C’est dans mes vieux jours que je suis venu ; mais, quoique je ne puisse espérer de recueillir moi-même les fruits de mon voyage, je suis venu pour l’avantage de tous les Américains des hautes et basses anses, et pour demander qu’ils soient instruits de toutes les connaissances des Anglais. Ces plumes sont celles de l’aigle, qui est le plus actif de tous les oiseaux, et qui vole sans cesse autour de nos nations. Ces plumes sont un signe de paix dans notre patrie, et nous les avons apportées pour vous les laisser, ô grand roi, comme le signe d’une paix éternelle. Ô grand roi, les moindres paroles qui me seront adressées par votre bouche, je les rapporterai fidèlement à tous les micos de la nation des Criks. »

Le lendemain, un Indien du cortége de Tomokichi, étant mort de la petite-vérole, on prit soin de le faire enterrer dans un cimetière de Londres, mais à la manière de son pays, c’est-à-dire que le corps, enveloppé de deux pièces d’étoffe entre deux planches liées d’une corde, fut porté dans une bière au lieu de la sépulture, et qu’on jeta dans la fosse non-seu-