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un bon fond, avec six ou sept brasses d’eau.

Ses premiers habitans furent des quakers. On fut même assez long-temps sans y voir une église anglicane ; mais, sous le roi Guillaume, il s’en forma une à laquelle on donna le nom de Christ-Church, et qui compose une paroisse de plus de douze cents personnes. Ce ne fut pas sans peine que les quakers consentirent à cet établissement et se familiarisèrent avec des voisins qui n’avaient pas pu les souffrir en Europe. Cependant, comme ils tiennent le premier rang, non-seulement par le nombre, mais en qualité de fondateurs de la colonie, ils ont reçu, avec les anglicans, différens sectaires qui ont aussi leurs églises, tels que des presbytériens, des luthériens suédois et des anabaptistes. Ce mélange d’Anglais et d’étrangers, joint aux facilités de la navigation et du commerce, a rendu Philadelphie une des plus opulentes villes de l’Amérique.

À peu de distance on rencontre, sur les bords du Skuylkill, un très-beau bois qui fait les délices des habitans. Wioco est une bourgade à demi-mille de Philadelphie, où plusieurs familles suédoises se sont établies. La même nation possède une autre bourgade nommée Tenucum. Abingdon et Dublin sont deux jolies petites villes peuplées de quakers anglais. German-Town en est une autre, qui n’est composée que de quakers allemands et hollandais. On observe comme une singularité que toutes ses rues sont plantées de pêchers.