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couverte, a beaucoup plus d’action, et représente mieux la chose dont elle est le sujet et la figure. C’est une image fort naturelle de tout ce qui s’observe dans une expédition de guerre ; et comme les sauvages ne cherchent qu’à surprendre leurs ennemis, il y a beaucoup d’apparence que c’est de là qu’elle tire son nom. Un homme y danse toujours seul. D’abord il s’avance lentement au milieu de la place, où il demeure quelque temps immobile : après quoi il représente le départ des guerriers, la marche et les campemens ; il paraît aller à la découverte ; il fait les approches ; il s’arrête comme pour reprendre haleine, et tout d’un coup il entre en fureur ; on dirait qu’il veut tuer tout le monde. Revenu de ces accès, il va prendre quelqu’un de l’assemblée, comme s’il le faisait prisonnier de guerre ; il feint de casser la tête à un autre ; il en couche un troisième en joue : enfin il se met à courir de toutes ses forces. Il s’arrête ensuite, et reprend ses sens ; c’est la retraite, d’abord précipitée, ensuite plus tranquille. Alors il exprime par divers cris les différentes situations où son esprit s’est trouvé dans la dernière campagne ; et pour conclusion il raconte ses exploits.

Si la danse du calumet a pour objet, comme il arrive souvent, un traité de paix ou d’alliance contre un ennemi commun, on grave un serpent sûr le tuyau, et l’on met à côté une planche, sur laquelle sont représentés deux hommes des deux nations qui s’allient, et sous