Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/232

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce n’était pas de leur faute ; on leur en avait donné un qu’ils avaient congédié, après l’avoir reconnu pour un ivrogne. Entre les Colapissas et les Cannes-Brûlées, on laisse à droite l’ancien canton des Tansas, qui ont entièrement disparu ; c’est le plus beau et le meilleur de toute la Louisiane. Enfin, le 5 janvier, dernière journée de la route, les deux voyageurs passèrent devant un établissement nommé les Chapitoulas, à trois lieues de la Nouvelle Orléans, où ils arrivèrent à cinq heures du soir. Les Chapitoulas et quelques habitations voisines sont dans un terrain fertile et bien cultivé.

L’observateur ne trouva rien de remarquable aux environs de la Nouvelle Orléans et ne fut pas même satisfait de la situation de cette ville. Ceux qui en jugent autrement se fondent, dit-il, sur deux raisons spécieuses : la première, qu’à une lieue de la ville, au nord-est, il se trouve une petite rivière nommée le Bayoul-de-Saint-Jean, qui se décharge à deux lieues de là dans le lac de Pontchartrain, et que ce lac communiquant à la mer, il est aisé, par cette voie, d’entretenir un commerce sûr entre cette capitale, la Maubile, le Biloxi et d’autres postes que les Français occupent vers la mer ; la seconde, qu’au dessous de la Nouvelle Orléans le fleuve fait un très-grand détour, qu’on appelle le Détour-aux-Anglais, et qui peut causer à la navigation un retardement avantageux contre les surprises. Mais comme ces raisons supposent que l’entrée du fleuve ne peut recevoir