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qui continuaient de souffler, quoique réfléchis diversement par les terres, à mesure qu’on tournait avec le fleuve. Ces obstacles retardaient beaucoup la navigation. Le 20, on aperçut sur la rive droite du fleuve un poteau dressé, qui fut reconnu pour un monument des Illinois, à l’occasion d’une victoire qu'ils avaient remportée sur les Chicachas. Il offrait deux figures d’hommes sans tête, et quelques-unes avec tous les membres. L’observateur apprit de ses guides que les premières rendaient témoignage des morts ; les secondes, des captifs ; et que, lorsqu’il se trouve des Français entre les uns et les autres, on leur appuie les bras sur les hanches, pour les distinguer des sauvages, qui les ont pendans. L’historien espagnol de la Floride place les Chicachas à Peu près dans le pays qu’ils occupent encore. Ils étaient anciennement plus nombreux ; mais on n’y reconnaît point aujourd’hui les richesses que le même écrivain leur attribue. C’est l’alliance des Français avec la nation illinoise, qui les a mis en guerre avec eux ; et les Anglais de la Caroline attisent le feu.

Enfin, le 2 décembre, l’observateur arriva au premier village des Akansas, où l’on commence à reconnaître un peu mieux les possessions françaises. Ce village est bâti dans une petite prairie, sur la rive occidentale du fleuve. On en rencontre trois autres, qui forment une même nation sous des noms particuliers, et dans un espace de sept où huit lieues. Les ha-