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ronne et de ses officiers. Elle fait ses propres lois, avec cette seule restriction qu’elles ne doivent rien avoir de contraire à celles d’Angleterre. Le terroir de cette île est d’une rare fertilité ; et le séjour en est si agréable, qu’on la nomme le jardin de cette côte. Ces avantages y avaient attiré un si grand nombre d’habitans, qu’une partie d’entre eux fut forcée de retourner au continent, où ils bâtirent deux villes nommées la Providence et Warwick, qui jouissent de tous les priviléges de l’île. Elle entretient un commerce considérable de chevaux, de moutons, de beurre, de fromages et d’autres provisions, avec les Antilles anglaises : effet de ses richesses naturelles, qui ne manqueront point d’y rappeler quelques jours la politesse. On compte dans l’île de Rhodes deux villes ou deux bourgades : Newport, qui est la capitale, et Portsmouth. Sa distance de Boston est d’environ soixante-six milles.

La Providence et Warwick, deux villes fondées, comme on vient de le remarquer, par des colonies de l’île de Rhodes, sont non-seulement grandes et riches, mais heureuses dans leur gouvernement, quoique composées de sectaires qui vivent sans magistrats et sans ministres. « Ils se maintiennent, dit-on, en bonne intelligence avec leurs voisins. La liberté qu’ils ont de satisfaire tous leurs désirs n’empêche point que les crimes ne soient rares parmi eux ; ce qu’on attribue à leur profonde vénération pour l’Écriture-Sainte, qu’ils li-