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quart de lieue, qui devient nécessaire pour éviter un second rapide, nommé le Buisson ; c’est une belle nappe d’eau, qui tombe d’un rocher plat, d’environ un demi-pied de hauteur. L’observateur juge qu’on pourrait se délivrer de cet embarras en creusant un peu le lit d’une petite rivière qui se décharge dans une autre au-dessus des cascades.

Au-dessus du Buisson, la largeur du fleuve est d’un grand quart de lieue, et les terres des deux côtés sont excellentes. On avait commencé à défricher celles qui sont sur la rivière septentrionale ; et rien ne serait plus aisé que d’y faire un grand chemin depuis la pointe qui est vis-à-vis de l’île Mont-Réal jusqu’à l’anse qu’on nomme la Galette.

Le 3 mai, l’observateur fit trois lieues pour se rendre aux Cèdres ; c’est un troisième rapide, qui a pris son nom d’une grande quantité de cèdres qu’on voyait autrefois dans ce lieu, mais qui ont été presque tous coupés. Le 4, un accident qui creva un de ses canots, ne lui permit point de passer le quatrième rapide, quoiqu’il ne soit qu’à deux lieues et demie du précédent. Le 5, il passa le lac de Saint-François, qui a sept lieues de long, et trois dans sa plus grande largeur. Les terres, des deux côtés, sont basses, et n’en paraissent pas moins bonnes. La route, depuis Mont-Réal jusqu’ici, tient un peu du sud-ouest ; et le lac Saint-François court ouest-sud-ouest et est-nord-est. Le 6, il fallut passer les chéneaux du lac ; c’est le nom