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baie large et commode qui contiendrait mille grands vaisseaux, et dont l’entrée a quatre milles de large. Elle était environnée autrefois, jusqu’à la mer, de chênes, de pins, de sassafras et de plusieurs sortes d’arbres aromatiques ; mais la loi qu’on a portée dans la Nouvelle- Angleterre pour défendre de couper du bois à moins de dix lieues des côtes, fait juger que le temps en a diminué l’abondance. Ce qu’on a dit des baleines, qu’on trouvait en grand nombre dans la baie, ne paraît convenir qu’à l’ancien temps. Mais la pêche des morues s’y fait toujours avec tant d’avantages, que, malgré la stérilité du terroir, les environs du cap sont aussi peuplés qu’aucune autre partie de la Nouvelle-Angleterre.

Sur le bord du Taunton, rivière où la marée monte, on trouve un rocher dont le côté perpendiculaire est gravé de sept ou huit lignes d’écriture, d’un caractère auquel on ne connaît rien de ressemblant.

Au-delà du mont Hope, on trouve Rhode-Island ou l’île de Rhodes. Sa longueur est de quatorze ou quinze milles, sur quatre ou cinq de largeur. Elle était habitée, dès l’an 1639, par des Anglais d’une secte particulière, dont on prétend que, faute de ministres et d’instruction, la postérité est devenue aussi barbare que les Indiens. Cependant elle a su conserver ses priviléges, qui consistent à se gouverner elle-même, ou du moins par un conseil qu’elle choisit, sans aucune dépendance de la cou-