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de couleur de feu, principalement vers l’horizon, où elles ressemblent parfaitement à du feu qu’on voit de loin.

Les tonnerres et les éclairs sont fort rares en été, quoique la chaleur y soit assez vive pendant six semaines ou deux mois ; cependant les orages qui s’y élèvent quelquefois y sont assez violens. On y voit des cantons assez étendus où les branches et l’écorce des arbres ont été brûlées par le feu du ciel ; ce qui paraît d’autant moins étrange que les arbres du pays brûlent aisément. Tout le bas est couvert d’une mousse velue, noire et blanche, qui prend feu aussi vite que la filasse. Cette flamme légère court avec une rapidité surprenante d’un arbre à l’autre, suivant la direction des vents, et met le feu aux écorces comme aux mousses des arbres. Ces accident deviennent utiles en contribuant à sécher le bois, qui en est meilleur pour le chauffage dans les longs et rudes hivers du pays. La quantité de bois que les Anglais mettent à la fois dans un poêle est environ la charge d’un cheval ; leurs poêles sont bâtis de briques, et longs de six pieds sur deux de large et trois de haut. Quand le bois est à peu près consumé, on secoue les cendres, on ôte les tisons, et l’on bouche la cheminée par le haut ; ce qui donne ordinairement une chaleur étouffante accompagnée d’une odeur sulfureuse. Ellis raconte que, malgré la rigueur de la saison, il était souvent en sueur dans son logement. « La différence de cette chaleur au