Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/113

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’occasion d’observer que les Indiens y sont peu sujets aux maladies, et que, s’ils en sont quelquefois atteints, elles leur viennent presque toujours du froid qu’ils prennent après avoir bu des liqueurs fortes. « Ils ont, dit-il, cette obligation aux Anglais, qui leur en fournissent ; tandis que, par des maximes beaucoup plus sages, les Français refusent de leur en vendre, dans la crainte de nuire à leur tempérament et par conséquent à leur commerce, dont le succès dépend de la vigueur du corps et de l’adresse à la chasse. Aussi ceux qui vivent parmi les Anglais sont-ils maigres, petits, indolens. Ils s’emportent quelquefois aux plus énormes excès dans leurs débauches ; ils se battent comme des furieux, ils brûlent leurs cabanes, ils abusent mutuellement de leurs femmes ; et l’hiver, dans l’assoupissement de l’ivresse, ils se mettent à dormir autour d’un bon feu, où ils se brûlent quelquefois horriblement, ou se gèlent de même, suivant qu’ils s’approchent ou qu’ils s’éloignent trop du foyer. Au contraire, les autres sont pleins de santé, grands, actifs et robustes, tels qu’on les a représentés. »

Ellis trouva le terrain fertile dans plusieurs endroits de la baie d’Hudson. « La surface, dit-il, est couverte d’une argile blanchâtre, jaune et de plusieurs autres couleurs. Près des côtes, le terrain est bas, marécageux, et couvert de différentes espèces d’arbres, tels que le mélèse, le peuplier, le bouleau, l’aune, le saule, et di-