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goût de la cannelle ; c’est le cannelier drymis.

Le licti est un arbre fort commun au Chili, dont l’ombre fait enfler tout le corps à ceux qui dorment dessous. Frézier en fut convaincu par l’exemple d’un officier français ; mais le remède n’est pas difficile : c’est une herbe nommée pelboqui, espèce de lierre terrestre qu’on pile avec du sel, et dont il suffit de se frotter pour dissiper l’enflure. L’écorce du peumo en décoction est d’un grand soulagement dans l’hydropisie : cet arbre porte un fruit rouge de la forme d’une olive ; son bois peut servir à la construction des vaisseaux ; mais le meilleur du pays pour cet usage est une espèce de chêne dont l’écorce, comme celle de l’yeuse, est un liége. Les bords de la rivière de Biobio sont couverts de cèdres, qui peuvent servir non-seulement à toute sorte de constructions, mais même à faire de très-bons mâts. Cependant la difficulté de les transporter par la rivière, dont l’embouchure n’a point assez d’eau pour un navire, les rend inutiles.

Aux environs de Valparaiso, les montagnes, quoique fort sèches par la rareté des pluies, produisent quantité d’herbes dont on vante les vertus. La plus renommée est le cachalingua, espèce de petite centaurée plus amère que celle de France ; elle passe pour un excellent fébrifuge. La vira verda est une sorte d’immortelle dont l’infusion, éprouvée par un chirurgien français, guérit de la fièvre tierce. L’unoperquen est un séné tout-à-fait semblable