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vingt-dix, ne s’élèvent pas au delà du niveau de 1,385 toises. Depuis le niveau de la ville de Quito, les arbres sont moins grands, et leur élévation n’est pas comparable à celle que les mêmes espèces atteignent dans les climats les plus tempérés. À 1,796 toises, cesse presque toute végétation en arbres ; mais, à cette hauteur, les arbrisseaux deviennent d’autant plus communs ; plusieurs belles plantes, telles que les calcéolaires, dont la corolle est de couleur dorée, y émaillent agréablement la verdure des pelouses. Plus haut, sur le sommet de la Cordillière, se trouve l’arbre escalonia tubar, qui étend ses branches en forme de parasol, et le wintera, ou cannelier du Pérou. Sous le climat froid et constamment humide de ces hauteurs, que les Indiens nomment Paramos à Quito, et Puna à Lima, croissent des arbrisseaux dont le tronc court et noir se divise en une infinité de branches couvertes de feuilles coriaces et luisantes, et qui ont le port du myrte.

La canne à sucre réussit quelquefois à 1,250 toises d’élévation ; la culture du froment commence à 500 toises, mais elle n’est assurée qu’à 250 toises plus haut, et jusqu’à 1000 toises il croît vigoureusement.

Les autres céréales de l’Ancien-Monde se cultivent aussi dans cette zone, où l’on trouve de même les arbres fruitiers que les Espagnols ont apportés, tels que poiriers, pêchers, orangers, vignes et autres. On y remarque encore