Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 16.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leurs forêts. On obtient tout d’eux lorsqu’on les prend par l’intérêt ; s’ils n’espèrent rien, tout homme est leur ennemi ; enfin la dissolution et l’ivrognerie sont portées à l’excès dans leur nation.

En suivant à l’ouest le Rio-Vermejo, ou la rivière Vermeille, on trouvé plusieurs nations pacifiques, qui n’attaquent jamais, mais qui se réunissent pour leur défense commune lorsqu’elles sont attaquées. L’historien auquel on s’attache ici, dit, après un autre Espagnol, que ces peuples avaient reçu le baptême dans le temps de la découverte ; mais que, maltraités par leurs nouveaux maîtres, ils prirent le parti de s’éloigner ; qu’ils ont conservé quelques pratiques du christianisme, surtout la prière, pour laquelle leurs caciques les assemblent ; qu’ils cultivent la terre, et qu’ils nourrissent des bestiaux. En 1710, ajoute le même historien, don Estevan d’Urizar, gouverneur du Tucuman, fit avec eux un traité dont ils conservent l’original, comme une sauvegarde contre les entreprises des Espagnols sur leurs libertés. Ils sont d’ailleurs d’un bon naturel, et les étrangers sont reçus chez eux avec beaucoup d’humanité.

Don Hurtado de Mendoza, marquis de Canète, et vice-roi du Pérou, fut le premier qui forma le dessein d’assurer la possession du Chaco à la couronne de Castille. Il y envoya en 1556 le capitaine Mauro, qui s’avança jusqu’aux grandes plaines qu’on rencontre entre