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quelques sommets s’élancent bien au delà de cette élévation. La Sierra Nevada de Merida atteint 2,350 toises, et la Silla de Caracas 2,316. Ces cimes, isolées au milieu des plaines, sont couvertes de neiges éternelles ; il sort souvent de leurs flancs des torrens de matières bouillantes. La chaîne est plus escarpée au nord qu’au sud ; la Silla de Caracas offre un précipice effroyable de plus de 1,300 toises au-dessus de la mer qui en baigne le pied. Les plaines de cette chaîne sont élevées de 100 à 260 toises. La chaîne, qui est composée de gneiss et schiste micacé, comme les branches inférieures des Andes, est accompagnée au sud par des montagnes calcaires qui s’élèvent quelquefois très-haut.

Les tremblemens de terre sont fréquens dans cette chaîne, qui a dix à vingt lieues de largeur. Le peu de hauteur des plaines les rend presque toutes susceptibles d’être cultivées et habitées. On avait découvert des mines d’or dans la province de Caracas ; mais les révoltes des Indiens en ont fait abandonner l’exploitation. On a trouvé dans la juridiction de San-Felippe une mine de cuivre qui fournit aux besoins du pays, et même à l’exportation. Jadis on pêchait des perles le long des côtes ; aujourd’hui cette branche d’industrie est abandonnée. La côte septentrionale de Venezuela produit beaucoup de sel très-blanc. Les eaux minérales et thermales sont assez abondantes, mais peu fréquences. Les vastes forêts qui couvrent les mon-