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Retenu par les calmes à l’embouchure de l’Orénoque, il fut convaincu pour la première fois de l’existence du continent de l’Amérique. « Une si prodigieuse quantité d’eau douce, se disait ce grand homme qui connaissait parfaitement la nature, n’a pu être rassemblée que par un fleuve d’un cours très-prolongé ; la terre qui lui donne naissance doit donc être un continent, et non pas une île. » Cependant, comme il ignorait la ressemblance qu’ont entre elles toutes les productions de la zone torride, il pensait que ce nouveau continent était la prolongation de la côte orientale de l’Asie. Ayant reconnu le golfe de Paria, il fit voile pour Saint-Domingue. La découverte fut continuée par Ojéda et Americ Vespuce ; des navires marchands vinrent trafiquer à cette côte ; quelques Indiens attaquèrent les Européens ; le gouvernement espagnol permit de réduire en esclavage les naturels qui empêcheraient ou retarderaient la conquête. Il en résulta un brigandage infâme, auquel on mit enfin un terme. Des missions furent établies sur certains points de la côte en 1512 et 1517 ; mais plusieurs missionnaires périrent victimes de la scélératesse de quelques-uns de leurs compatriotes envers les Indiens. Une expédition militaire lut envoyée en 1520, sous le commandement de Gonzalo Ocampo, pour soumettre le pays et punir les coupables. Tout commençait à se paciner ; quelques caciques reconnurent l’autorité des Espagnols. Le pays compris depuis