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qui correspondent à l’hiver d’Europe ; cependant les pluies sont plus fortes en janvier et en février. On jouit d’un intervalle de temps sec en mars et durant la moitié d’avril ; c’est ce qu’on appelle le petit été. À la mi-avril, les pluies recommencent, et durent avec force jusqu’en juin, quel que fois jusqu’à la mi-juillet. Il pleut moins dans les cantons défrichés que dans ceux qui sont boisés. L’on n’y est point exposé aux ouragans qui désolent les Antilles ; on n’y éprouve pas de tremblemens de terre. Le climat a été trop décrié. On voit souvent les Européens n’y éprouver aucune des maladies fâcheuses auxquelles ils sont sujets dans les autres contrées de la zone torride. Les épidémies y sont très-rares, et la petite-vérole y a été extirpée. Les endroits les plus malsains sont le long des rivières, où l’épaisseur des bois empêche la libre circulation de l’air, et ceux où des abatis nouvellement faits laissent la liberté de s’exhaler aux miasmes que recèle un terrain formé de débris de végétaux accumulés depuis des siècles.

Les productions végétales de la Guiane ressemblent beaucoup à celles des autres contrées de l’Amérique méridionale situées sous la zone torride : le cacaoyer, l’indigo, le bananier, le manioc, la vanille, les ignames, les patates, le maïs, quelques espèces de graminées nourrissantes y sont indigènes.

Outre les espèces communes de palmiers, on en connaît deux qui sont particulières à cette