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ne put retourner par la route qu’il avait prise en entrant dans le fleuve, parce que la brise et le courant de la mer portaient vers l’Amana. La nécessité lui fit suivre le cours du Capouri, qui est un des bras de l’Orénoque, par lequel il se rendit à la mer. Il se croyait à la fin de tous les dangers. Cependant la nuit suivante, ayant mouillé à l’embouchure du Capouri, qui n’a pas moins d’une lieue de large, la violence du courant l’obligea de se mettre à couvert sous la côte, avec ses canots ; et quoique la galéasse eût été tirée aussi près de terre qu’il était possible, on eut beaucoup de peine à la sauver du naufrage. À minuit le temps changea fort heureusement ; et vers neuf heures du matin, les Anglais eurent la vue de la Trinité, où ils rejoignirent leurs vaisseaux, qui les avaient attendus à Curiapana.

On trouve ensuite dans la relation de Raleigh un recensement assez inutile de tous les pays qu’il avait visités ; mais ses remarques sur quelques-uns de leurs peuples, et sa conclusion, méritent de sortir de la collection d’Hakluyt.

On l’assura, dit-il, que les Éporémérios observent la religion des incas du Pérou ; c’est-à-dire qu’ils croient à l’immortalité de l’âme, qu’ils rendent hommage au soleil, etc. Personne ne désavouera que ce point, s’il était mieux établi, ne donnât beaucoup de vraisemblance à la transmigration des Péruviens : mais il resterait encore à prouver qu’elle fût arrivée